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Maison-embarcadère-Juin-2024-02
Un embarcadère des Faïenceries sous le sable
Saviez-vous qu’un élément du patrimoine industriel se cache sous le sable et les feuillages, en bord de Blies ? Un débarcadère qui, durant un siècle, a permis la jonction par péniche du moulin de la Blies aux Faïenceries du Casino.
Républicain Lorrain : Estelle FERNANDES. - 12 août 2011
L’embarcadère de la Blies, ici en 1892, aujourd’hui invisible derrière les feuillages. Les wagons venus du moulin de la Blies étaient treuillés sur la péniche, qui les emmenait au Casino. Photo archives musées de Sarreguemines
Difficile de deviner qu’une ruine du patrimoine industriel sarregueminois se cache dans la végétation de la berge, près de la piscine. La bâtisse et l’embarcadère encore bien conservé sont quasiment invisibles depuis la piste cyclable qui borde la Blies, au milieu d’une forêt de mauvaises herbes et de fleurs sauvages, en direction du rowing club. Pourtant ce lieu a été, durant un siècle, le point de jonction entre les deux zones de production des Faïenceries : le moulin de la Blies (où étaient transformées les matières premières) et le centre-ville (où était cuite la vaisselle). Petit voyage dans le temps…
En fonction pendant un siècle
L’embarcadère a été en fonction de 1876 à 1969. C’est là que les wagonnets venus du moulin de la Blies, chargés des pâtes argileuses, étaient tractés sur une péniche à fond plat. Cette dernière redescendait ensuite la rivière jusqu’à l’écluse, puis virait à gauche pour remonter la Sarre jusqu’au débarcadère du Casino. Ce dernier, qui existe encore, était pourvu de rails. De là, les wagonnets poursuivaient leur chemin jusqu’à la fabrique n° 4, en bord de Sarre.
Le parcours fluvial, long de 2,5 km, a été assuré par plusieurs générations de péniches au fil des ans : le Michel, la Sarre, l’Alexandre, puis la Pauline à partir de 1922, du nom de sa marraine, Pauline Malval, fille de Paul de Geiger. Ce bateau à vapeur ensuite converti au diesel a été "ferraillé" en 1970. Ce n’est pas l’actuelle Pauline, qui abrite la capitainerie devant le Casino, et qui n’a repris que le nom.
Vers 4 h du matin, le personnel qui travaillait sur le bateau devait chauffer la chaudière au bois et au charbon, pour disposer d’assez de vapeur pour le premier voyage, vers 6 h. La péniche faisait quatre allers-retours par jour. Du Casino, elle remontait vers le moulin, chargée de matières premières (galets de la mer du Nord, argiles…) ou encore des "biscuits" qui avaient cassé à la cuisson. « Il y avait des montagnes de tessons là où se trouve la piscine », se souvient José Greff, animateur médiateur du patrimoine, pour qui ces lieux étaient un terrain de jeu dans son enfance. Les tessons étaient rebroyés sur la meule qui est encore au rez-de-chaussée du musée des Techniques faïencières, pour être réutilisés.
Il faut s’imaginer qu’à l’époque, le bâtiment du musée (construit en 1850) n’abritait que des broyeurs pour la fabrication des pâtes. Les techniques de cuisson qui y sont aujourd’hui exposées ne sont qu’une reconstitution de ce qui se faisait exclusivement en ville. Mais la locomotive diesel stationnée sur la pesée, devant la petite fabrique où étaient stockés les produits finis, est bien la dernière à avoir tracté les wagons sur les 500 mètres jusqu’à l’embarcadère…
Les rails traversaient le site de la piscine puis le ruisseau (le Lembach) jusqu’à un petit chenal sans issue où la péniche s’amarrait en marche arrière. Sur le quai, une grue sur rails treuillait les wagonnets jusqu’à la voie ferrée. Le chenal forme aujourd’hui un bassin envahi par les herbes. Les crues ont déposé du sable qui l’a fermé et recouvert les rails. Sous les feuillages, les murs maçonnés sont intacts. Entre le canal et la Blies, des noisetiers ont poussé dans la bâtisse de briques rouges qui a perdu son toit. C’était la maison de fonction de l’employé qui surveillait les manœuvres.
Saviez-vous qu’un élément du patrimoine industriel se cache sous le sable et les feuillages, en bord de Blies ? Un débarcadère qui, durant un siècle, a permis la jonction par péniche du moulin de la Blies aux Faïenceries du Casino.
Républicain Lorrain : Estelle FERNANDES. - 12 août 2011
L’embarcadère de la Blies, ici en 1892, aujourd’hui invisible derrière les feuillages. Les wagons venus du moulin de la Blies étaient treuillés sur la péniche, qui les emmenait au Casino. Photo archives musées de Sarreguemines
Difficile de deviner qu’une ruine du patrimoine industriel sarregueminois se cache dans la végétation de la berge, près de la piscine. La bâtisse et l’embarcadère encore bien conservé sont quasiment invisibles depuis la piste cyclable qui borde la Blies, au milieu d’une forêt de mauvaises herbes et de fleurs sauvages, en direction du rowing club. Pourtant ce lieu a été, durant un siècle, le point de jonction entre les deux zones de production des Faïenceries : le moulin de la Blies (où étaient transformées les matières premières) et le centre-ville (où était cuite la vaisselle). Petit voyage dans le temps…
En fonction pendant un siècle
L’embarcadère a été en fonction de 1876 à 1969. C’est là que les wagonnets venus du moulin de la Blies, chargés des pâtes argileuses, étaient tractés sur une péniche à fond plat. Cette dernière redescendait ensuite la rivière jusqu’à l’écluse, puis virait à gauche pour remonter la Sarre jusqu’au débarcadère du Casino. Ce dernier, qui existe encore, était pourvu de rails. De là, les wagonnets poursuivaient leur chemin jusqu’à la fabrique n° 4, en bord de Sarre.
Le parcours fluvial, long de 2,5 km, a été assuré par plusieurs générations de péniches au fil des ans : le Michel, la Sarre, l’Alexandre, puis la Pauline à partir de 1922, du nom de sa marraine, Pauline Malval, fille de Paul de Geiger. Ce bateau à vapeur ensuite converti au diesel a été "ferraillé" en 1970. Ce n’est pas l’actuelle Pauline, qui abrite la capitainerie devant le Casino, et qui n’a repris que le nom.
Vers 4 h du matin, le personnel qui travaillait sur le bateau devait chauffer la chaudière au bois et au charbon, pour disposer d’assez de vapeur pour le premier voyage, vers 6 h. La péniche faisait quatre allers-retours par jour. Du Casino, elle remontait vers le moulin, chargée de matières premières (galets de la mer du Nord, argiles…) ou encore des "biscuits" qui avaient cassé à la cuisson. « Il y avait des montagnes de tessons là où se trouve la piscine », se souvient José Greff, animateur médiateur du patrimoine, pour qui ces lieux étaient un terrain de jeu dans son enfance. Les tessons étaient rebroyés sur la meule qui est encore au rez-de-chaussée du musée des Techniques faïencières, pour être réutilisés.
Il faut s’imaginer qu’à l’époque, le bâtiment du musée (construit en 1850) n’abritait que des broyeurs pour la fabrication des pâtes. Les techniques de cuisson qui y sont aujourd’hui exposées ne sont qu’une reconstitution de ce qui se faisait exclusivement en ville. Mais la locomotive diesel stationnée sur la pesée, devant la petite fabrique où étaient stockés les produits finis, est bien la dernière à avoir tracté les wagons sur les 500 mètres jusqu’à l’embarcadère…
Les rails traversaient le site de la piscine puis le ruisseau (le Lembach) jusqu’à un petit chenal sans issue où la péniche s’amarrait en marche arrière. Sur le quai, une grue sur rails treuillait les wagonnets jusqu’à la voie ferrée. Le chenal forme aujourd’hui un bassin envahi par les herbes. Les crues ont déposé du sable qui l’a fermé et recouvert les rails. Sous les feuillages, les murs maçonnés sont intacts. Entre le canal et la Blies, des noisetiers ont poussé dans la bâtisse de briques rouges qui a perdu son toit. C’était la maison de fonction de l’employé qui surveillait les manœuvres.
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Publiée le Samedi 31 Août 2024
par Admin
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